lundi 21 juillet 2014

Quand la colère monte, courir n'est pas fuir, c'est être en mouvement.

Ça vous est déjà arrivé.  Quelques lignes d’un courriel,  un commentaire en apparence anodin lancé dans une réunion,  des mots qui vous touchent exactement là où ça fait mal. Voulu ou non de la part de l’autre,  ces quelques mots deviennent une phrase assassine.  Si vous êtes comme moi, ça ne prend pas grand-chose et les symptômes apparaissent.

Dans mon cas, c’est une douleur qui part du dos jusque dans l’épaule droite que je sens. Mon foie qui rouspète : « Pas encore une dose d’adrénaline inutile que je vais devoir digérer?? Tu sais l’énergie que ça me demande? »

La colère monte et vous savez que ça ne servira à rien de répondre, que c’est  probablement ce que l’autre voulait, vous faire fâcher pour rien. Pourtant, vous ne pouvez vous en empêcher, vous sentez  cette énergie dans toutes les fibres de votre corps.  La colère, dirigée contre l’autre, mais aussi et surtout celle lancée contre vous-même : « Pourquoi suis-je allée lire cela? Pourquoi ai-je abordé ce sujet? Pourquoi je n’ai pas répondu? J’aurais pu dire ceci ou cela, lui clouer le bec. Pourquoi ai-je répondu des paroles que je regrette?  Pourquoi je ne me suis pas fermé la trappe? Pourquoi ne suis-je pas capable de laisser passer, de reconnaître que les douleurs de cette personne sont infiniment plus profondes que les miennes? »

La colère il y a des milliers d’années, produisait cette énergie incroyable, qui vous permettait d’arracher votre enfant des griffes d’une hyène et de la tuer de vos propres mains. De nos jours, votre cerveau vous le dira, ce n’est pas nécessaire.  Dans bien des cas, vaut mieux se retenir de répondre instinctivement, choisir ses batailles.  Sauf que votre corps, lui, ne sait pas.

Alors, l’autre jour, plutôt que ruminer pendant des heures, j’ai décidé d’utiliser cette énergie.  J’ai choisi de rendre  ma colère utile. Dès que j’ai reconnu les symptômes, j’ai enfilé mes chaussures de courses et je suis sortie.

Je suis sortie courir.  Courir, courir vite, en alternant les moments de silence à écouter mon corps me remercier de lui donner une chance de me montrer de quoi il est capable et en écoutant ceci,





 et ceci **



pour rassurer mon cœur et mon cerveau que cette course à vive allure avait une raison d'être, que c’était bon et nécessaire. 

À chaque fois que mon pied frappait le sol, j’avais l’impression que mon sang brûlait les toxines, que ma respiration faisait sortir le méchant, que mon corps transformait la colère en mouvement.  J’ai couru sans m’arrêter jusqu’à ce que je sente que la colère avait complètement quitté mon corps. 

J’ai terminé fière de mes six kilomètres, obtenant sans l’avoir planifié mon meilleur temps pour 1 et 3 km.  Mais aussi et surtout, j’ai terminé avec une impression de calme, de puissance et la certitude que je venais de transformer la colère inutile en quelque chose d’utile. Prendre soin de moi, continuer dans la voie que je me suis tracée, comprendre que si je ce je deviens dérange, c’est probablement parce que je fais quelque chose de bien.


J’avais déjà observé que plusieurs des personnes que j’admire, celles qui accomplissent beaucoup personnellement et professionnellement, disent que l’exercice fait partie de leur routine. Je m’étais toujours demandé comment ils arrivaient à intégrer cela dans leur vie. Maintenant,  je comprends que  c’est parce qu’ils prennent le temps de faire de l’exercice qu’ils arrivent à accomplir autant.

** Ben oui, je le sais, j'ai des goûts musicaux hétéroclites, mais je m'assume.