vendredi 10 octobre 2014

Et si, cet échec était en fait une porte?

Vous êtes vous déjà trouvé avec l'impression qu'un échec vous éloignait du chemin tracé d'avance pour vous,  en train de vous demander quelle direction prendre.  Trop souvent, on a  tendance à tout faire pour garder la trajectoire, alors qu'on devrait peut-être voir l’opportunité qui nous est présentée.

Le statut d'une amie il y a quelques jours m'a rappelé un de ces moments dans ma vie. Elle disait avoir raté une entrevue pour une promotion. Contrairement à plusieurs qui la rassuraient en suggérant qu'elle avait peut-être réussi, laissant entendre que, puisque c'était sa destinée, tôt ou tard elle aurait cette promotion, moi je lui ai dit qu'une porte venait peut-être de s'ouvrir.   

Il y a quelques années, j'apprenais moi aussi que j’avais raté une entrevue pour une promotion. J’occupais d’ailleurs déjà une position par intérim à ce niveau.   Cette étape était presqu’une formalité pour me rendre là où mon futur m’attendait déjà.   Mon futur des 2, 5,  10, 15 prochaines années,  tout bien dessiné devant moi.
  
 Je me revois encore, dans mon grand bureau,  la porte fermée, à essayer de reprendre mon souffle devant le vide qui s’ouvrait devant moi.   Mon univers s'écroulait.   Tout le monde m'avait dit que je méritais cette promotion, que je faisais du bon travail,  et surtout,  que c'était l'étape logique qui suivait tout ce que j’avais fait à date.

Et là, soudainement, le chemin venait de disparaître.  Devant ce vide, que je sentais pour la première fois de ma vie, j’ai fait quelque chose que je n’avais jamais fait:  j’ai suivi mon instinct.   Avant même de parler à qui que ce soit de cette nouvelle, avant même demander conseil à des collègues bien pensants qui auraient certainement proposé des solutions pour reprendre le droit chemin, je me suis assise et j’ai écouté mon cœur plutôt que ma tête.   Je me suis posée une seule question : « Qu’est ce je veux ?» .   La réponse est apparue clairement:  « Je veux vivre à Montréal ».  

C'était un choix qui faisait du sens du point de vue famille, mais ça ne faisait pas de sens au point de vue professionnel de quitter le giron d'Ottawa.  J'ai malgré tout suivi mon instinct.  J'ai laissé de côté la honte de l'échec, qui avait bien envie de se pointer le nez et accepté le sentiment de vulnérabilité devant l'inconnu.   Quelques semaines plus tard, je déménageais avec ma famille à Montréal sans savoir que la plus belle étape de ma vie venait de commencer.

La prochaine fois que vous aurez l'impression d'avoir échoué quelque chose, demandez vous si vous sentez obligé de reprendre le chemin qui vient d'être bloqué.  Si vous choisissez plutôt de partir à l'aventure malgré la vulnérabilité, vous réaliserez peut-être que ce qui ressemble à un échec était en fait une porte vers de nouvelles opportunités et plus vous le ferez, moins vous aurez peur des échecs.

  



lundi 21 juillet 2014

Quand la colère monte, courir n'est pas fuir, c'est être en mouvement.

Ça vous est déjà arrivé.  Quelques lignes d’un courriel,  un commentaire en apparence anodin lancé dans une réunion,  des mots qui vous touchent exactement là où ça fait mal. Voulu ou non de la part de l’autre,  ces quelques mots deviennent une phrase assassine.  Si vous êtes comme moi, ça ne prend pas grand-chose et les symptômes apparaissent.

Dans mon cas, c’est une douleur qui part du dos jusque dans l’épaule droite que je sens. Mon foie qui rouspète : « Pas encore une dose d’adrénaline inutile que je vais devoir digérer?? Tu sais l’énergie que ça me demande? »

La colère monte et vous savez que ça ne servira à rien de répondre, que c’est  probablement ce que l’autre voulait, vous faire fâcher pour rien. Pourtant, vous ne pouvez vous en empêcher, vous sentez  cette énergie dans toutes les fibres de votre corps.  La colère, dirigée contre l’autre, mais aussi et surtout celle lancée contre vous-même : « Pourquoi suis-je allée lire cela? Pourquoi ai-je abordé ce sujet? Pourquoi je n’ai pas répondu? J’aurais pu dire ceci ou cela, lui clouer le bec. Pourquoi ai-je répondu des paroles que je regrette?  Pourquoi je ne me suis pas fermé la trappe? Pourquoi ne suis-je pas capable de laisser passer, de reconnaître que les douleurs de cette personne sont infiniment plus profondes que les miennes? »

La colère il y a des milliers d’années, produisait cette énergie incroyable, qui vous permettait d’arracher votre enfant des griffes d’une hyène et de la tuer de vos propres mains. De nos jours, votre cerveau vous le dira, ce n’est pas nécessaire.  Dans bien des cas, vaut mieux se retenir de répondre instinctivement, choisir ses batailles.  Sauf que votre corps, lui, ne sait pas.

Alors, l’autre jour, plutôt que ruminer pendant des heures, j’ai décidé d’utiliser cette énergie.  J’ai choisi de rendre  ma colère utile. Dès que j’ai reconnu les symptômes, j’ai enfilé mes chaussures de courses et je suis sortie.

Je suis sortie courir.  Courir, courir vite, en alternant les moments de silence à écouter mon corps me remercier de lui donner une chance de me montrer de quoi il est capable et en écoutant ceci,





 et ceci **



pour rassurer mon cœur et mon cerveau que cette course à vive allure avait une raison d'être, que c’était bon et nécessaire. 

À chaque fois que mon pied frappait le sol, j’avais l’impression que mon sang brûlait les toxines, que ma respiration faisait sortir le méchant, que mon corps transformait la colère en mouvement.  J’ai couru sans m’arrêter jusqu’à ce que je sente que la colère avait complètement quitté mon corps. 

J’ai terminé fière de mes six kilomètres, obtenant sans l’avoir planifié mon meilleur temps pour 1 et 3 km.  Mais aussi et surtout, j’ai terminé avec une impression de calme, de puissance et la certitude que je venais de transformer la colère inutile en quelque chose d’utile. Prendre soin de moi, continuer dans la voie que je me suis tracée, comprendre que si je ce je deviens dérange, c’est probablement parce que je fais quelque chose de bien.


J’avais déjà observé que plusieurs des personnes que j’admire, celles qui accomplissent beaucoup personnellement et professionnellement, disent que l’exercice fait partie de leur routine. Je m’étais toujours demandé comment ils arrivaient à intégrer cela dans leur vie. Maintenant,  je comprends que  c’est parce qu’ils prennent le temps de faire de l’exercice qu’ils arrivent à accomplir autant.

** Ben oui, je le sais, j'ai des goûts musicaux hétéroclites, mais je m'assume.

mardi 24 juin 2014

Apprenez à cuisiner avec ce qu' il y a dans votre frigo.

Dans mon frigo aujourd'hui,  il y avait du porc haché et des pois chiches.  Une de mes règles de vie est: "On cuisine avec ce qu'il y a dans le frigo."   

J'ai cherché en ligne "boulettes de viande", pour découvrir que l'univers des mangeurs boulettes est séparé en deux: les végétariens, qui font des boulettes avec n'importe quelle légumineuse et les carnivores qui font des boulettes avec n'importe quelle viande hachée, un œuf et un peu de panure.   

Je suis têtue, alors j'ai insisté. "Boulettes de viandes avec des pois chiches" et pour être bien certaine, "Meatballs with chickpeas".  Cette fois-ci les recherches m'ont dirigée vers le Maghreb avec une pléiade de recettes avec soit des boulettes avec les pois chiches à côté, soit des pois chiches mélangés à la viande.  Cependant dans cet univers-là aussi, il y a des règles.  D'un côté ceux qui ne mangent pas de porc, de l'autre ceux qui en mangent, et clairement la tajine aux boulettes appartient au premier des 2 clans.


Pourquoi je vous raconte cela ici? Entre autres parce que ça aurait fait une trop long statut Facebook mais aussi et surtout parce que je questionne sur où je veux diriger ma carrière.  Cet après-midi, j'ai justement fait un exercice de réflexion afin de m'aider à définir qui je suis, pour mieux comprendre où aller.  Dans mon cahier,  se côtoient à égalité des mots comme "gestion" "planification stratégique", "vulgarisation", "coaching", "métaphores", "créativité" et "écriture".   Allez-y faites quelques recherches, vous verrez bien qu'il n'y a aucune recette contenant tous ces mots


Des fois,  je me dis que pourtant, c'est en donnant une place à ces mélanges hétéroclites que naissent les meilleures idées.  C'est en mettant ensemble des créateurs de différents horizons que plusieurs grandes compagnies arrivent à créer des produits et services innovateurs.  Alors voilà, savez vous ce qu'on fait dans une situation comme celle-là? On pratique un peu avec une recette connue, et puis, un jour, on se lance, et on invente sa propre recette avec les ingrédients qu'on a sous la main.C'est comme ça qu'un jour, quelqu'un cherchera  "boulettes, pois chiches et planification stratégique" et trouvera ce billet.  

Alors, voilà, mon conseil de la journée: lorsque vous faites la somme de vos forces, de votre bagage, il se peut fort bien que vous découvriez que vous êtes faits d'un mélange unique de choses qui ne se trouvent pas normalement ensemble.  Relevez la tête, soyez fiers.   Vous êtes uniques, et là est votre force.

Et si vous voulez savoir, les boulettes je les ai faites avec du porc et des pois chiches.  Elles sont délicieuses.  Je me suis même permis d'y ajouter des pousses d'ail achetées à l'épicerie chinoise, c'est vous dire combien mon frigo est unique...

lundi 5 mai 2014

Ma nouvelle conseillère

Depuis quelques temps, j'ai une nouvelle conseillère.  J’ai découpé sa photo dans une revue, c'est une dame qui porte un un veste vert olive qui met en valeur ses cheveux sel et poivre, elle doit avoir 75 ans.  Sur le mur de son atelier, elle a affiché des articles de journaux, des photos, sur son bureau, des petits cadres avec les photos de gens qu’elle aime, à droite, sous la fenêtre, des fougères terminent d’embellir son environnement.  L’endroit a l’air inspirant, calme, lumineux.   Mais ce qui attire le plus l’attention, c’est son regard à elle, paisible et heureux.  Quand je la voie, le mot qui me vient à l’esprit  est « Vivante ».  

C’est elle que je veux être à 75 ans.  Depuis quelques temps elle m’accompagne dans mes décisions de tous les jours.  

En effet, j’ai compris que pour arriver à être elle à son âge, il faut qu’elle fasse partie de ma vie dès maintenant.  Alors voilà, c’est pour ça que je vais de temps à autre, prendre le thé avec moi-même version 75 ans.   Je sors ma plus belle tasse et nous avons une douce conversation elle et moi.

  • Un nouveau projet avec un client qui m’allume moins? Où je sens que mon travail n’est pas apprécié?  Biscuits au beurre, tasse de chai latte avec ma « Sage intérieure ».  Elle me rassure, me parle du temps qui passe, me dit qu’au bout du compte ce qui compte n’est pas dans ce qu’on fait mais comment on le fait, qu’il suffit que je continue d’agir dans le respect de ce que je suis et d’être patiente, que dans quelques années, je regarderai cette période de ma vie avec nostalgie
  • J’ai envie de faire un changement de carrière et d’en voir les résultats concrets, là tout de suite; je sors marcher doucement avec ma Sage pendant qu’elle me rappelle que ce qui compte c’est le sens, que si je vis chaque instant de ma vie connectée sur ce que je suis, que je ne me prends pas trop au sérieux et que j’arrive à rire et à  danser, le reste viendra tout seul.
  • Une nouvelle situation me fait peur et m’enlève le sommeil; je crains de ne pas avoir en moi les ressources pour passer au travers.  Ma vieille sage me chuchote de me faire confiance et me rassure que je saurai passer au travers  de cette épreuve et des autres qui viendront.
  • Une amie m’invite à  la visiter un dimanche après-midi, mais il y a des petits moutons qui se promènent sous mon lit et dans les escaliers.  Je me sens un peu coupable de négliger la maison pour prendre du temps pour moi.  C’est en buvant une tasse de thé vert avec ma vieille sage qui me rappelle que pour vieillir sereine et en santé, il faut cultiver mes amitiés, bien plus que nettoyer ma maison. Elle me dit que dans les moments difficiles qu’elle a vécu, ce sont les amies qui l’ont aidée bien plus que la propreté de la maison.

À chaque fois, le nuage se dissipe, non seulement je deviens plus calme, plus connectée et je sens venir en moi une paix intérieure mais la plupart du temps la solution à mon problème apparait.  Simplement comme si elle avait toujours été au dedans de moi. Comme si le fait de voir une situation comme je la verrais dans 30 ans, donnait ouvrait mon champs de conscience et me donnait accès à plus de ressources. Les erreurs, les faux pas deviennent des occasion d’apprentissage, la peur fait place à de l’excitation, l’impatience à de la sérénité et dans l’espace ainsi libéré, naissent des solutions.

 Les gestes que je pose alors ont une toute autre dimension,  c’est comme s’ils appartenaient à quelque chose de plus grand, de plus vaste que moi.  Comme s’ils avaient un sens.   Ma vieille dame fait donc partie de mes guides et se trouve s souvent à mes côtés pour m’accompagner, me guider dans mes prises de décisions petites ou grandes.


Et vous? Vous arrive-t-il de douter? D’oublier vos vision à long-terme, le sens plus large de ce que vous faites?   Quand cela arrive, que faite vous pour vous connecter à cette partie de vous plus calme, plus sage et plus posée?

lundi 21 avril 2014

On n'est pas toujours obligé d'atteindre le résultat attendu...

Ce matin, je suis sortie courir.  Je suis sortie, fouettée par l’objectif d’atteindre 9km en une heure et par le fait même de me rapprocher du 10 km que je vise cette année.   Je suis revenue sans atteindre mon objectif, mais avec l’impression d’avoir subi une transformation plus profonde.

Je suis sortie aujourd’hui,  avec  l'objectif précis de battre mon record d’hier de 8,81 km en 1 heure.   Moi qui ne courais pas il y a 2 ans, ces chiffres m’impressionnent toujours.   Il était peut-être là le danger.  Les chiffres.

Je suis allée courir, parce que je ressentais ce besoin presque physique d’aller prendre l’air pour résoudre de grandes questions personnelles et professionnelles qui me dérangeaient.  Mais ça, je n’ai pas osé le reconnaitre comme une intention.    Neuf km en une heure.  C’est tellement un résultat plus concret.  Beaucoup plus simple à nommer et surtout plus facile à avouer.

J’ai mis dans mes oreilles, pour m'accompagner, un podcast d’une entrevue avec Elizabeth Gilbert (auteure de Eat, Pray Love, entre autres).  Ma grand-mère aurait dit : « Il n’arrive rien pour rien. »  À chaque demi kilomètre, la voix rassurante de mon application de course me laisser miroiter la possibilité d'atteindre le résultat visé.  

Puis, je me suis mise à porter plus d’attention aux propos de « Liz ».  Je l’ai écoutée parler de l’importance d’apporter de l’attention aux petites choses pour mieux comprendre les grandes, du pouvoir de la curiosité, aussi grand que celui de la passion et de la voix de la version vieille de nous-même qu'il faut parfois écouter. J’ai passé sous de grands arbres, le sourire au lèvres,  j’ai vu les  gens qui préparaient leur maison pour l’été, j’ai senti mon corps vibrer, la vie couler dans mes veines.  Je l’ai écoutée comme une amie qui répondait à toutes les questions que je n'osais me poser avec l’impression que ce qui me donnait des ailes c’était l’envie de vivre intensément toutes ces choses que je comprenais enfin.

Ce n’est qu’après un moment que j’ai réalisé ce qui s’était passé.  Quelque part en chemin, mon application de course avait cessé d’enregistrer le temps et la distance.  Au moment où j’ai vérifié combien il me restait de temps avant d’atteindre mes 9km, le compteur  n’indiquait  que deux km et un peu plus de 15 minutes  de course. L’entrevue de 50 minutes achevait.  J’avais l’impression que ma course était perdue. Parce qu’elle n’était enregistrée, c'est comme si elle n'avait mené nulle part.

Combien de fois dans ma vie on m’a répété l’importance d’avoir résultats me.su.ra.bles.  Sans mesure, il me semblait que ma course n’avait pas de raison d’être.  Il valait mieux rentrer à la maison peinarde, plutôt que courir un autre 15-20 minutes pour au moins compléter l’heure que je m'étais fixée.

J’ai pris le temps de sentir ma déception sans la juger, juste l’accueillir comme elle était.  J’étais triste et frustrée comme une enfant qui n’aurait pas un bulletin à rapporter à la maison, comme si le chiffre que je pouvais montrer était plus important que la sensation dans mon corps et que les milliers d’idées qui émergeaient. 

C’est là que j’ai compris.  Je n’avais aucun chiffre pour le prouver, mais cette course venait d’allumer des  milliers de petites étincelles embrasant mon feu intérieur que j’avais peur de voir mourir depuis quelques jours.  Soudainement, l’envie de grandir était de nouveau présente en moi plus forte que jamais.

C'est pour ça, que je suis venue m’assoir encore essoufflée et en sueur pour partager ici ce que je venais d’apprendre. 

Les objectifs que l’on se fixe  ne sont qu’un prétexte. Ce qui compte, c’est ce qu’on apprend en tentant de les atteindre.  À trop viser l’objectif, on oublie parfois le sens et l'intention de l'action que l'on pose. 


....Bientôt, bientôt des articles sur les autres petites étincelles allumées durant cette course.